lundi 29 juin 2009

L'hommage à Daniel Motte


Lors de l'assemblée générale des Amis de La Piscine qui s'est tenue le samedi 27 juin à l'auditorium du musée, le président Maurice Decroix a rendu hommage à Daniel Motte qui, avec Sylvie Chauvière, a tenu l'association à bout de bras pendant quinze ans. Voici l'essentiel de ce qui a été dit:

"Quand j’ai rencontré Daniel Motte pour la première fois l’homme m’avait impressionné : une grande taille, une grosse voix, une immense culture, une élégance de la mise et du langage, bref un grand monsieur. Un commandeur comme dit joliment Bruno Gaudichon
Mais j’avais aussi vu dans son regard, un zeste de malice, une once d’impertinence, un poil de jeunesse d’esprit. Voilà qui disait que l’homme avait de l’humour. Tiens physiquement il me faisait même penser au comédien Claude Rich qui n’en manquait pas non plus. Bref Daniel Motte pétillait aussi!
Quand on m’a sollicité pour lui succéder à la présidence des Amis du musée de Roubaix, il a eu l’intelligence, l’élégance de m’accueillir les bras grands ouverts et de m’accorder toute sa confiance. J’avais beau avoir l’onction de Bruno Gaudichon et de Sylvie Chauvière, il ne lui était sans doute pas facile de laisser à un quasi inconnu la garde d’un enfant qu’il avait porté à bout de bras et qui était l’une de ses fiertés.

Plutôt que de prendre du recul pour regarder avec un peu de scepticisme, voire de commisération, comment se débrouillerait « le petit nouveau » , il est resté au plus près de nous, a continué à servir sans discontinuer, prodiguant avis, conseils mais jamais de reproches. Il m’a accordé d’abord sa confiance puis son amitié et je veux le croire un peu d’affection. Et ensemble avec Sylvie et lui, nous avons poursuivi sur le même chemin de l’amitié tout en développant cette chère association.
Ah si quand même il était un domaine où Daniel Motte n’était pas partageur : les finances. Il avait le sens de l’économie poussé au plus haut niveau et c’est un euphémisme. Tenez en allant commander des fleurs pour ses funérailles, je sentais presque le reproche venir de là haut « Maurice ça n’est pas raisonnable ! » Comme cette fois où en lui demandant avec toutes les formes requises l’autorisation d’envoyer des fleurs pour le décès d’un administrateur il avait lâché en bougonnant « Oui Maurice mais souviens toi cette personne avait des goûts modestes ! »
Il avait l’art consommé d’oublier de signer un chèque « Comme ça je gagne une dizaine de jours » confiait-il en frisant de l’oeil. Ou alors il se faisait plus sourd qu’il ne l’était comme dans ce musée de Bruxelles où il ne voulait pas entendre les récriminations d’un guide demandant un règlement, qu’il estimait indu. Plus jamais je n’oserai remettre les pieds dans ce musée, du moins sous la bannière des Amis.
Daniel est venu au musée jusqu’au dernier jour, Sylvie Bruno et moi constations chaque fois la progression du mal Mais lui donnait le change tout en confiant « Tu sais c’est long de mourir.. ». Je me demandais parfois s’il ne souhaitait pas rendre son dernier souffle au musée son autre chez lui. Finalement i l’a rendu paisiblement chez lui au petit matin à Mouvaux. Mais il est aussi présent au musée, dans le jardin, avec le figuier que nous lui avions offert quand il avait quitté la présidence et qu’il avait souhaité voir replanter à la Piscine quand il avait quitté sa maison de Bondues. Au pied de ce figuier il a même fait enterrer quelques mots de sympathie que nous lui avions alors adressé.
Depuis de longs mois Bruno et moi militions pour que le ministère de la Culture lui décerne les insignes de chevaliers des arts et lettres. Quelques jours avant sa mort, un courrier nous est venu du ministère nous apprenant qu’il était inscrit à la promotion du 14 juillet.
Je ne vais pas demander une minute de silence pour Daniel, je demande juste de bien vouloir vous lever et de l’applaudir."
Notre photo : Daniel Motte et Sylvie Chauvière sur l'écran de l'auditorium du musée lors de l'assemblée générale samedi 27 juin.

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