Alors que l'exposition Picasso continue d'attirer les foules à La Piscine une autre star du musée a disparu. Il s'agit de "La Petite Châtelaine" de Camille Claudel. Elle est au musée de Roubaix ce que "La Vénus de Milo" est au Louvre. C'est dire!
Certes dans la salle de l'enfance de La Piscine on l'a bien remplacée par un autre marbre blanc représentant aussi une tête d'enfant ("Amour cruel" d'Agathon Léonard) mais personne n'est dupe ce n'est pas "notre" petite Châtelaine, celle que les Roubaisiens appellent aussi affectueusement "La petite Roubaisienne".
On a mené notre enquête et on est en mesure de vous expliquer les dessous de cette disparition: la célèbre sculpture a été prêtée pour une exposition à Paris et elle ne reviendra qu'en juin prochain. Le temps de se refaire une santé et hop départ pour Tokyo jusqu'en octobre 2012!
Faut-il vous rappeler que ce buste en marbre blanc représente, grandeur nature, la tête et les épaules d’une petite fille de six ans environ. La chevelure de l’enfant, en mèches épaisses et noueuse, elles des dreadlocks, est sculptée tout à jour et laisse voir les oreilles. Les yeux sont détaillés. La bouche est close. Le marbre blanc est patiné, prenant une teinte chaude et un aspect lisse et cireux qui rappellent l’albâtre.
Acquis en 1996 grâce à une souscription publique - la première organisée par un musée français pour une sculpture – ce portrait est sans conteste le chef d’œuvre des collections de La Piscine qui a placé l’enfant au cœur de son projet et il rayonne dans une salle entièrement consacrée à ce thème de l’enfance.
Le modèle de ce buste, Madeleine Boyer, est la petite fille de la propriétaire du château de l’Islette, en Touraine où Rodin, venu sur les traces de Balzac pour réaliser le monument que lui a commandé la Société des Gens de Lettres, et Claudel, en repos après un avortement, séjournèrent plusieurs fois, ensemble, entre 1890 et 1893. La fillette posa soixante deux heures pour ce portrait que parfois l’artiste intitule La petite de l’Islette.
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